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La gestion du stress au travail par la sophrologie

Techniques comportementales, dynamiques et analytiques pour gérer le stress dans les situations professionnelles, chez un cas clinique.

Écrit par Ghylaine Manet le 17 Mars 2020

La gestion du stress au travail avec la sophrologie

Etude d’un cas clinique

Catherine, 30 ans, célibataire, secrétaire: 

 

« Ah! Si je pouvais changer de métier! Huit heures par jour, je ne m'appartiens pas. Je déteste ce que je fais, j'attends les vacances. Je ne sais pas comment je vais faire pour aller jusqu'au bout. Les relations dans l'entreprise sont difficiles. Chacun s'épie et cherche à prendre la place de l’autre. Le stress du travail, la nervosité des gens, c'est trop difficile. On a un boulot fou et le patron est d'une humeur massacrante. C'est un monde de jalousies et de continuelles disputes sur des points ridicules.

Nous sommes trois dans un grand bureau. Je ne supporte pas les deux autres, leurs conversations le lundi matin, leurs commérages. Je n'en peux plus. Mon travail me rend mauvaise."

 

Que faire? Faut-il supporter un lieu de travail aussi négatif? Peut-on en changer? 

 

Le métier est lié à la qualification du travailleur, à l'argent qu'il procure, donc au niveau de vie qu'il apporte, mais il est indissociable d'un problème géographique, humain et conjoncturel.  Il est difficile de faire comprendre à quelqu'un qui souffre des conditions de son travail qu'il doit étudier les possibilités de changer d'entreprise, voire de région.

 

Cette jeune femme qui ne supporte pas son patron, dont elle égrène les brimades au cours des séances, se retrouve régulièrement malade. Elle ne veut pas envisager de rechercher ailleurs une semblable position. Elle peut alléguer légitimement ses liens familiaux, la peur de s'éloigner de sa famille et de ses amis. 

 

Mais ces raisons ne tiennent pas réellement, car si elle se mariait elle accepterait de partir vivre ailleurs. Ne serait-ce pas une solution d'ouvrir son horizon, de changer d'habitudes, de changer d'environnement? 

Elle se retrouverait plus libre, plus détendue et plus disponible pour de nouvelles rencontres par affinités. Ce serait l'opportunité pour changer réellement de vie. 

C'est possible, mais elle se refuse à le faire. Elle n'a pas confiance en elle ni dans les autres. Elle préfère se maintenir dans cette atmosphère nocive où il lui est difficile de respirer la vie.

 

On peut se demander alors quels bénéfices elle trouve à rester dans cette situation intenable? Est-ce une autopunition liée à un sentiment de culpabilité qu’elle puise dans les difficultés de son enfance, dans les relations difficiles avec son père? Tout chez elle semble dire: « Voyez comme je souffre! » 

Sa santé, son humeur s'en ressentent. Elle est fatiguée depuis le matin et ressent des douleurs dans le dos, dans la nuque. Elle parle de ses problèmes de sommeil. Elle présente un état dépressif. Elle est suivie régulièrement par un médecin.

 

Catherine ne dirige pas sa vie. Son propre mal-être, son ressentiment profond et inconscient la maintiennent dans une situation impossible.

 

« C'est intenable dit-elle en substance ». Et en parlant de son directeur, elle dit : « Voyez comme il est méchant ! » et d’ajouter « voyez comme je suis courageuse ! ».

Catherine demande à la sophrologie de l'aider dans un premier temps à supporter son travail, ses collègues, son patron. 

Grâce au travail sur la respiration abdominale réflexe pour supporter son stress quotidien, elle maîtrise mieux ses accès de larmes, ses réactions émotionnelles trop impulsives.  Elle retrouve une pensée positive en associant des mots positifs à chaque inspiration et à chaque expiration dans une respiration synchronique volontaire.

Des visualisations positives, des souvenirs heureux, des objectifs à court terme très précis sont un puissant appui pour accepter la situation de stress de sa vie en général et ne pas grossir les incidents. Ses séances espacées d’une semaine ont été enregistrées pour elle personnellement, elle les écoute une à deux fois par jour ; leur durée est de 10 minutes environ. 

 

Déjà, après un mois de travail, son calme et sa maîtrise nouvelle surprennent ses collègues et lui donnent envie de poursuivre cette évolution. L'atmosphère du bureau est plus détendue. Catherine envisage d'avoir de vrais contacts avec ses camarades. L'enfer, elle l'avait vécu dans sa tête, elle l'avait amplifié jour après jour pour en arriver à un état de crise.  Peu à peu, les messages positifs ou neutralisants sont perçus et intégrés dans l'inconscient au niveau sophro-liminal (au bord du sommeil) : ils jouent un rôle de levier.

 

La perception de Catherine se modifie insensiblement et elle en ressent un tel bienfait qu'elle se demande aujourd'hui comment elle a pu souffrir autant. Son sommeil est de nouveau réparateur, ses douleurs s’estompent et n’ont plus le même impact sur son rythme de vie. Le monde dans lequel elle évolue n’a pas changé mais son regard s’est modifié et son comportement a évolué au point que les autres entretiennent une meilleure communication. Tout le monde s’y retrouve. 

 

Des techniques analytiques permirent à cette jeune femme de prendre conscience peu à peu du fait qu'elle n’avait pas la maîtrise d’elle-même et qu'elle était submergée par sa propre sensibilité, ses pulsions, ses mauvaises croyances, ses schémas réducteurs.

 

Elle alla mieux. Elle ne changea ni de région ni d'entreprise.

 

La « maison » s'était agrandie et d'autres locaux furent aménagés dans une autre partie de la ville. On lui proposa un autre poste dans la même entreprise, ce qui l'éloigna de son directeur et de ses collègues.

Catherine s'est inscrite ensuite dans un groupe de sophrologie d'évolution personnelle afin de garder un contact avec les techniques apprises et de développer un esprit sophronique. Elle est devenue plus autonome dans la gestion de son stress quotidien et plus ouverte.

 

Ces séances s'articulent sur un protocole de gestes issus de la tradition hindoue et bouddhiste. Ils correspondent à des étapes de prise de conscience de la globalité de la personne, de la circulation de l’énergie dans le corps, des blocages de la respiration, de l’ancrage, de l’enracinement dans le physique, dans le sol. Ils demandent une répétition, c’est donc un apprentissage. 

 

Ils peuvent être travaillés par séquences sur une période qui se détermine en fonction de l'évolution du groupe. 

Toutefois, ils commencent toujours par une sophronisation de base, incluant une relaxation et une modification de conscience, soit debout, soit assis, soit en position allongée. Ils se terminent par une désophronisation, c’est à dire un retour au monde quotidien, une reprise des tensions nécessaires à l’activité ordinaire. 

 

Le travail sur l’énergie vitale, sur le mental positif et sur la présence à soi-même et à son propre corps favorisent le bien-être : la joie de vivre, la communication simple, naturelle, sans agressivité, en confiance.

 

La sophrologie fait prendre conscience de la qualité de la vie, de « l’ici et du maintenant », intègre le dynamisme de l’être profond. Elle donne l’envie et l’énergie d’entreprendre et d’évoluer. C’est une voie de liberté intérieure et d’autonomie dans l’action.