La thérapie multimodale d'Arnold Lazarus
Les principaux axes de la thérapie multimodale et de la thérapie cognitivo-comportementale sur l'analyse des comportements externes.
Écrit par Ghylaine Manet le 31 Mars 2019
Arnold Lazarus (1932-2013) psychologue clinicien sud-africain spécialisé dans la thérapie cognitive a créé une thérapie multimodale (MMT) basée sur les différentes modalités d'un individu. Il a isolé sept dimensions de la personnalité appelées modalités. Chaque individu est traité en fonction de ces modalités. L'apprentissage joue un rôle primordial dans la résolution des problèmes émotionnels.
Sa psychothérapie est basée sur l'étude de ces modalités dont il en a fait un acronyme : Basic ID. C'est-à-dire B : (behavior en anglais,) étude des habitudes, des gestes, comportement, A affect comprenant les sentiments et les émotions, S les sensations physiques et symptômes, I l'imagerie, les images négatives, C la cognition (pensées et croyances limitantes, les médicaments, I, relations interpersonnelles, sociales, D la consommation de drogues, les choix de vie. Cette thérapie a permis de traiter des troubles mentaux. Le présupposé de Lazarus est que l'apprentissage joue un rôle central dans le développement de notre personnalité. Le conditionnement classique et le conditionnement opérant sont deux concepts centraux dans cette thérapie multimodale. Chaque personne est sujette à des problèmes. Elles réussissent à sortir de leurs problèmes en utilisant des outils différents. Certaines utilisent le plan cognitif, d'autres les relations avec les autres, d'autres les activités physiques. La thérapie consiste à développer une modalité plutôt qu'une autre.
On peut dire que la thérapie multimodale a été à l'origine de la thérapie cognitivo-comportementale. La thérapie du comportement est dirigée sur l'analyse des comportements externes tandis que la thérapie cognitive est fixée sur les actes les aspects mentaux et processus internes de l'individu.
Pour Lazarus, le traitement d'un patient doit être envisagé sur l'ensemble de ces dimensions pour être efficace. Il examine alors pour chaque dimension les symptômes et cherche à trouver la bonne combinaison des thérapies et des techniques thérapeutiques.
On apprend au patient à développer sa créativité pour faire face à l'angoisse, à l'anxiété, au comportement invalidant que sont la fuite, l'évitement, et le rituel censé éliminer l'angoisse. Le patient doit accepter la confrontation de la situation stressante. Peu à peu, le sujet développe un apaisement émotionnel face aux situations anxiogènes et la compréhension du mécanisme qui s'est mis en place et qui a invalidé la personne au lieu de l'autonomiser. Le sujet apprend des comportements nouveaux reconnaît les idées erronées, les croyances limitantes, les conduites d'échec qui l'enferment dans sa souffrance et dans sa solitude. Il se sentait incompris dans son milieu social, familial, voire rejeté.
L'alliance thérapeutique est essentielle pour réussir cette thérapie : elle demande une patience, une motivation, un désir de changer, une confiance dans la possibilité de sortir de la prison dans laquelle la personne s'est enfermée.
Apprendre de l'expérience et oser avancer et affronter de nouvelles émotions.