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Désir d'enfants un combat pour la Vie

Accompagnement thérapeutique approfondi centré sur le vécu de la personne avec analyse des facteurs conduisant au désir d'avoir un enfant.

Écrit par Ghylaine Manet le 9 Avril 2019

Désir d'enfants

Accompagnement psychologique d’un combat pour la vie

 

Il est des lieux où s’installe la parole et se développe un échange empathique basé sur la confiance d’où peut surgir une source de vie que l’on croyait tarie. Les techniques thérapeutiques sont multiples mais sans une bonne relation transférentielle elles ont une efficacité toute relative.

 

La thérapie pour accompagner le désir d’enfant va du conscient à l’inconscient, de la conscience du corps aux conflits psychiques ; elle apaise la souffrance, libère l ‘angoisse, assouplit les résistances, fait advenir la parole qui éclaire.
Elle permet enfin d’exister pleinement, de reprendre  confiance  dans le cours de la vie, de jouir de l''instant présent avec ses joies simples et naturelles.

 

L’état des lieux

Le laboratoire de recherche de la maternité Cochin du Dr. Cabrol s’est attaché dans une communication en Juillet 2002 à mettre l’accent sur l’importance du psychisme des patientes dont l’infertilité est inexpliquée. Une femme sur 8 a des problèmes de contraception. Il incite les gynécologues et les psychanalystes à travailler ensemble.

Le Dr Pierre Jouannet, chef du service de biologie de la reproduction de l’Hopital Cochin à Paris travaille sur la baisse de la fertilité masculine.
L’infertilité masculine est en baisse alarmante selon l’OMS ; la concentration des spermatozoïdes dans le liquide séminal pourrait avoir diminué de moitié en 50 ans. Mais la nature est généreuse, pourquoi s’inquiéter ?
100 millions ou 50 millions de spermatozoïdes par millilitre… où est la différence puisqu’il suffit d’un seul spermatozoïde pour procréer ?
La science permet désormais aux hommes de devenir père dans des situations même extrêmes. Par exemple, la congélation du sperme pratiquée aujourd’hui avant les traitements de radiothérapie permet aux hommes atteints d’un cancer des testicules de procréer.

De même, les nouvelles techniques d’assistance médicale à la procréation permettent à l’homme d’avoir un enfant même s’il est atteint d’anomalies spermatiques.

 

Pourquoi cette baisse de la fertilité ?

Les facteurs en cause sont multiples: les champs magnétiques, les rayonnements ionisants, les facteurs chimiques, les pesticides, les solvants ou le tabac, et le cannabis. Enfin, le stress est de plus en plus incriminé.

Il n'y a pas si longtemps, quand un couple ne pouvait avoir un enfant, la femme était aussitôt culpabilisée; les premiers examens étaient pour la femme.
Aujourd’hui, rapidement l’investigation se fait sur les deux partenaires et l’ homme doit se plier aux examens , non sans réticences

Les facteurs psychologiques sont de plus en plus analysées, malgré une forte résistance de médecins d’arrière- garde. Heureusement des équipes nouvelles conjuguent leurs efforts dans un esprit humaniste et respectueux de la personne et de sa souffrance morale et physique. Cette communauté de recherches donne des chances supplémentaires de succès pour les infertilités féminines et masculines dont les causes sont dues aussi à des traumatismes, à des troubles de l’image inconsciente du corps, au développement d’une névrose.
 

Les raisons de consulter sont multiples : le deuil périnatal ou la mort fœtale peuvent être pris en charge dans un travail psychique qui favorise la parole et la catharsis, la libération des affects.
La femme vient de subir un traumatisme profond, et le partenaire et la famille sont également sous le choc.

Tout le processus de deuil est à mettre en marche pour accepter psychologiquement ce traumatisme et pour permettre d'envisager une nouvelle naissance.

L'accompagnement thérapeutique est d’une grande nécessité quand les circonstances tragiques viennent compliquer le désir d’être mère.
Je pense à cette future maman qui vient de perdre son mari dans un accident de voiture alors qu'elle attend un enfant depuis 4 mois. Elle a pu, grâce à un accompagnement thérapeutique psycho-somatique qui a duré deux mois, se centrer sur la naissance de l’enfant et accepter de donner la vie et de vivre pour le bébé .

D’autres cas tout aussi douloureux : quand on apprend à la future maman qu’il faudra renoncer à l’enfant qu’elle porte depuis six mois car il n'est pas viable. Dans ce cas précis, préparer une nouvelle maternité est une gageure. La femme est déjà tout amour pour ce petit être en gestation. Et cette épreuve inimaginable lui paraît au-dessus de ses forces

Comment laisser ces femmes sans aide spécialisée ?
Les paroles des amis, de l’entourage et du compagnon s’il est encore là, se veulent consolantes mais sont souvent maladroites et inappropriées.
Le clinicien, formé à l’écoute du corps et de l’esprit, développant les techniques corporelles et la suggestion positive, toujours en collaboration avec l’équipe médicale, prend en charge ces patientes qui souffrent d’un désir d’enfant non comblé et dont l’état dépressif qui s’ensuit perturbe le projet de vie.

Enfanter dans la douleur et douleur de ne pouvoir enfanter

Et que dire de la douleur de la femme qui n’a pu encore donner la vie ?
Il s’agit alors d’accompagner cette femme et le couple dans leur désir d'enfant dans une procréation médicalement assistée (PMA).
Pendant tout le parcours, émaillé de nombreuses épreuves et de rebondissements, d’espoir et de désespérance, le couple peut heureusement être accompagné par un thérapeute qui connaît les techniques psychosomatiques, qui est au fait des techniques comportementales. Ce travail global prend en compte l’unité corps esprit et s'enrichit de la relation transférentielle.  

La thérapie commence par une anamnèse très précise incluant le suivi médical, le vécu très personnel de ce désir d’enfant, les antécédents familiaux, l'histoire familiale des naissances, des décès, des traumatismes,les croyances utilisées. 
On établit un génogramme approfondi centré sur le vécu de cette patiente , sa place particulière dans son arbre généalogique qui se dessine sous ses yeux et lui fait prendre conscience de sa propre place , de la constitution de son couple et de la place qu’aura le futur enfant. Les fantasmes, les coutumes, les mythes, l’imaginaire tiennent une large place dans le mystère de la fécondation.
La parole et la relation thérapeutique transférentielle éclairent la relation maternelle, les relations aux femmes de la famille et le sens de la maternité. Et s’éclaircissent alors les profondes motivations pour avoir un enfant.

Les séances

Les premières séances sont centrées sur la respiration abdominale, la libération de l’anxiété et de l’angoisse, les sensations du corps , lourdeur, chaleur, douleurs, dans une conscience modifiée, en légère hypnose obtenue par des techniques sophroniques ou hypnotiques. La voix du thérapeute aide la patiente à se focaliser sur le fonctionnement de la fécondation, à se réconcilier avec son corps, à développer la bienveillance à soi-même pour retrouver son énergie et son équilibre psychique et mental, bien malmené par les pressions extérieures et les conflits intérieurs.

Dans les séances suivantes, l’imaginaire, les émotions, les images, les métaphores de la fécondité et de la joie de vivre vont déclencher un lâcher prise du rationnel , du néo-cortex pour donner la place à l’émotionnel, à la voix du cœur. La réconciliation du corps et de l’esprit se fait dans le suivi des séances.
La gestion des émotions, ce qui n’est ni un blocage ni un blindage, permettra un plus grand confort lors des examens.
 
Le calvaire subi dans les examens médicaux , les sensations de n’être qu’un objet de laboratoire, un cobaye déshumanisé, la honte, la culpabilité, tout se dissipe de plus en plus. Un regain d'énergie vitale est perceptible et favorise la procréation.
Ensuite, dans les premières semaines de la fécondation, le thérapeute utilise la visualisation du fœtus aidée par les images des échographies bien connues de la patiente pour accompagner le désir de la femme et son espoir .

Au delà de l’individu , la vie du couple quand procréer devient un combat

La stéirilité idiopathique, c’est à dire sans cause connue concerne 20 % des couples non fertiles. L’accompagnement psychologique développe une meilleure communication dans le couple, un dialogue plus respectueux de la souffrance de chacun, une tendresse revivifiée. Comment intégrer le désir d’enfant dans le couple ?

 

Est-ce un réel projet de vie pour les partenaires ?
Faire baisser l’anxiété qui entraîne souvent l’agressivité dans le couple et dans l’entourage, le sentiment de culpabilité.
A qui la faute ? Pourquoi vouloir un enfant ? Pour qui ?
Est-ce mon désir ou la confrontation avec le désir de ma propre mère qui veut être grand-mère ou de mon père qui veut un héritier ?

On dénonce la pression psychologique de la société qui veut tout contrôler et tout réussir. Le projet d’enfant fait partie du programme d’une vie réussie , le nombre d’enfants que l’on doit avoir au même titre que le confort, la voiture, la maison...
Le « désir d’enfant à tout prix » est comme une revendication.
Certains vont jusqu’au désir de contrôler le sexe, la couleur des yeux.
L’enfant doit être parfait. On pointe bien sûr la tentation de l’eugénisme et du clonage. Au-delà des plaintes récurrentes et d' un langage schématisé on peut entendre la parole du cœur, de l’authenticité de l’être.

Il appartient au psychothérapeute d’aider le couple à parler de son désir et rester vigilant quand les deux partenaires ont des discours ambigus.  
Prenons ce cas clinique : 
un couple en concubinage désire un enfant. Ils ont une trentaine d’années.  Les difficultés de procréer surviennent.  Le calvaire commence avec  la classique prise de température sur plusieurs mois, anodine au regard d'une biopsie endométriose ou d'une hystérosalpingographie.

Que de mots barbares et que d' angoisse non exprimée! que de fatigues pour gérer ces examens dans la vie quotidienne et professionnelle ! 

N’oublions pas le fameux test de Hühner.  Rédhibitoire pour l’extase amoureuse ! Vécu si difficilement par le couple car il doit programmer sa relation sexuelle en fonction du test et la femme doit se rendre au laboratoire dans les heures qui suivent.
 

L’intrusion dans la vie intime du couple est douloureuse et finit pour certains couples à vider la relation même de son sens. L’acte amoureux n’est plus qu’un acte mécanique livré au regard et au questionnement de l’équipe médicale, le thérapeute est alors l’élément humain, chaleureux, empathique pour pallier les failles d’un rouage agressif, douloureux et malheureusement inévitable.
Il faut sauver l’amour du couple, même en cas d’échec de la procréation.

Accompagner le désir d’enfant, mettre un enfant au monde dans l’amour et la joie d’exister, le porter vers la lumière remplit le cœur d’émerveillement.
Toute naissance est sacrée et participe au mystère.