L'invité du jeudi dans Les Nouvelles Calédoniennes en 2013
Article paru dans Les Nouvelles Calédoniennes en 2013 qui dresse le portrait de Ghylaine Manet, son enfance comme orpheline, son activité de professeur de Lettres, son parcours en sophrologie et hypnose sur le territoire Calédonien.
Écrit par Ghylaine Manet le 10 Février 2025

L'invité du jeudi : Ghylaine Manet, sophrologue
Titre de l'article : Professeur de l'être
Article créé le : 28.02.2013 à 03h00 dans Les Nouvelles Calédoniennes
Lien de l'article : https://www.lnc.nc/article/noumea/professeur-de-l-etre
Ancienne prof de français et de philo, Ghylaine Manet se consacre aujourd'huià la sophrologie et donne des conférences sur la psychothérapie individuelle et de couple. Elle vient de terminerun roman et va attaquer l'écriture d'une pièce de théâtre.
A 70 ans Ghylaine Manet travaille neuf heures minimum par jour dans son cabinet, rédige des articles dans le bulletin médical et écrit des romans. De quoi donner le tournis. Mais elle est justement là pour partager sa recette. Demain, elle donnera une conférence au Royal Tera sur les nouvelles thérapies.
Ghylaine Manet est « une enfant de la guerre ». Née à Paris en 1943, elle grandit dans un orphelinat de Saint-Malo, tenu par des religieuses. « J'ai perdu mes parents quand j'avais huit mois, mais il ne faut pas croire que les gens qui n'ont pas de famille sont forcément malheureux, nuance-t-elle. La maison des Corbières était un lieu extraordinaire avec un accès à la plage, entre la mer et l'embouchure de la Rance. J'y ai été très heureuse. »
La jeune Ghylaine se voit déjà missionnaire et rêve de partir aux Indes enseigner, comme l’a fait avant elle la mère supérieure qu’elle appelle « maman ». Prédestinée pour les maths, une matière dans laquelle elle excelle, elle s’oriente pourtant vers la philo. La « faute » à un livre : L'Homme, cet inconnu d'Alexis Carrel. « Cela m'a ouvert les yeux. »
Parallèlement, elle continue le théâtre qu'elle vit comme une passion dévorante. Elle entre au célèbre cours Simon, devient « existentialiste » et porte des cheveux longs jusqu'aux fesses.
Rencontres. Elle décroche son premier poste de philosophie à Mantes-la-Jolie en 1966. Dans les années 70, elle rencontre par hasard Sacha Bernard-Berlioz, écrivain mondain qui tient salon rue de Seine à l'Académie Duncan. En 1980, Ghylaine Manet sort son premier livre, écrit en collaboration avec l’écrivain : A l'ombre de Marcel Proust. Elle a 37 ans.
C’est toujours par hasard qu’elle découvre la sophrologie, une discipline « plutôt destinée, dans les années 80, aux médecins pour le sport et la douleur. » En 1984, alors qu’elle discute, dans une librairie, de la sophrologie à l'école, un monsieur descend l'escalier, se dit intéressé et suggère d’écrire un livre sur la question. Ce monsieur, c’est Claude Chichet, de la maison d’édition ESF. Il lui commande un ouvrage sur le sujet. « La sophrologie m'a aidée à maîtriser le corps, l'émotion et à accepter le lâcher-prise. »
Au lycée de Nogent, la routine s'installe et Ghylaine Manet rêve de nouveaux horizons. Elle débarque à Nouméa en 1989, à 49 ans. En poste à Poindimié, elle côtoie « de vieux profs (qui) préféraient astiquer les élèves plutôt que d'utiliser la méthode douce. » Lorsqu'elle publie son livre, l’enseignante se met ses collègues à dos.
Hypnose. Par la suite, alors qu’elle enseigne les lettres à Baudoux et Lapérouse, elle dispense bénévolement des séances au sein de son association « sophro-vie ». En 1999, elle crée une école et forme en douze ans une trentaine de sophrologues. Elle suit une formation de psychanalyste et exerce depuis 2008.
Après trente ans d’expérience en sophrologie, elle estime être « arrivée à des techniques plus efficaces », renforcées par une formation à l’hypnose médicale et à la technique EMDR, qui vise à débloquer les pensées négatives par un mouvement des yeux.
Son parcours résume surtout sa philosophie : « La vie est une succession de rencontres, tout est toujours possible, rien n'est écrit d'avance. »