Véronique Biche formé par Ghylaine Manet est interviewé en 2005
Véronique Biche, sophrologue, formée à l'école de sophrologie de Nouméa, dirigée par Ghylaine Manet, et supervisée par le docteur Jean-Pierre Hubert de l'école de sophrologie de Paris. Interviewé paru dans Les Nouvelles Calédoniennes en 2005.
Écrit par Ghylaine Manet le 10 Février 2025

Titre de l'article : « Des outils pour aider les victimes de violences conjugales »
Article créé le : 27.12.2005 à 21h00 dans Les Nouvelles Calédoniennes
Lien de l'article : https://www.lnc.nc/article/societe/veronique-biche-sophrologue-des-outils-pour-aider-les-victimes-de-violences-conjugales
Infirmière de formation, Véronique Biche s'est toujours intéressée à la gestion du stress et à la relation d'aide. C'est dans la sophrologie qu'elle a trouvé sa voie. Elle vient de soutenir, avec brio, son mémoire de fin d'études à l'école de sophrologie de Nouméa, intitulé Applications de la sophrologie dans le cadre des violences conjugales.
Les Nouvelles calédoniennes :
Comment êtes-vous arrivée à la sophrologie ?
Véronique Biche : De par mon métier j'ai toujours été intéressée par l'état de bien-être, de relaxation, d'harmonie, de prise en charge de la douleur. Par ailleurs, lors de la mise en place du projet du Relais de la Province sud (lire par ailleurs), la sophrologie m'a semblé avoir toute sa place dans ce dispositif de prise en compte des victimes et auteurs de violences conjugales et intra familiales. Les outils et domaines d'application de la sophrologie permettent d'accompagner ce processus de changement et de prise de conscience du cycle de la violence et viennent compléter les autres démarches .
LNC : Pourquoi avoir choisi les violences conjugales pour sujet de mémoire ?
V. B. : En fait, j'ai commencé mes études en 2000 à l'école de sophrologie de Nouméa, dirigée par Ghylaine Manet, et supervisée par le docteur Jean-Pierre Hubert de l'école de sophrologie de Paris. J'ai passé mes examens écrits et oraux et j'ai ensuite préparé mon mémoire. En juin 2004, l'équipe du Relais m'a proposé de mettre en place des ateliers de sophrologie. C'est donc tout naturellement cette application que j'ai choisie pour sujet de mémoire. Mon objectif était de démontrer qu'au-delà de l'aspect relaxation, la sophrologie va favoriser un travail sur le corps et ses émotions. Elle va permettre aux victimes de reprendre le chemin de l'estime et de la confiance en soi, de sortir de la dépendance affective, du sentiment de peur et d'humiliation. Pour l'instant, les ateliers sont ouverts aux femmes.
LNC : Comment se décline votre mémoire ?
V. B. : J'ai tout d'abord défini la notion de violences conjugales, comment la violence s'installe à travers des cycles, dont l'intensité et la fréquence augmentent avec le temps. J'ai ensuite montré, dans une deuxième partie, la sophrologie et ses applications, le stress (syndrome général d'adaptation) et la traduction corporelle des émotions. Il faut savoir que certaines femmes, à force d'avoir été battues ou détruites psychologiquement (la violence peut être tout à la fois d'ordre physique, psychologique, sexuelle ou verbale), ne ressentent plus rien. Elles se coupent de leurs émotions car elles sont dans une tension permanente. Enfin, dans une troisième partie, j'ai évoqué les ateliers mis en place au Relais, avec l'étude de cas des femmes rencontrées, et leur parcours de reconstruction.
LNC : Justement, comment aidez-vous ces victimes ?
V. B. : À travers des ateliers collectifs, et des séances individuelles pour celles qui le souhaitent. Ce travail porte sur la respiration abdominale, l'apprentissage de l'état de relaxation, la prise de conscience de soi, le travail sur le corps et ses émotions avec la relaxation dynamique et le travail sur les émotions positives par des exercices de visualisation et de suggestion. La sophrologie conduit à une prise de conscience, et requiert pratique et répétition des différents exercices, elle devient un outil quotidien au service d'un regain d'énergie et d'efficacité.
LNC : Aujourd'hui, quels sont vos projets ?
V. B. : Déjà, je poursuis les ateliers et les rencontres individuelles au Relais. J'aimerais mettre en place des formations sur le thème « comprendre la violence pour mieux agir face aux victimes ». Il est en effet important de savoir décoder, verbaliser les faits pour faire ressortir « l'inacceptable de la violence », sortir de la culpabilité. Je voudrais également développer la sophrologie en entreprise, travailler sur la gestion du stress du personnel soignant, ainsi que sur la prise en charge de la douleur. Enfin, pourquoi ne pas imaginer des ateliers dans les collèges et les lycées, qui permettraient aux jeunes de trouver d'autres moyens d'expression que la violence.