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La charrette : Conte thérapeutique sur le deuil

Conte thérapeutique : Il était une fois, il y a bien des années un promeneur désoeuvré qui parcourait la région...

Écrit par Ghylaine Manet le 15 Novembre 2019

La charrette : Conte thérapeutique sur le deuil

Pour  faire le deuil :

Qu'est-ce qu'un conte thérapeutique ?

Auteur : Ghylaine Manet
Il était une fois, il y a bien des années un promeneur …désœuvré qui parcourait la région de part en part sans trouver le repos. Je ne sais pas combien de temps il parcourait ainsi les espaces ni pour quelles raisons. Il avait ses raisons que les autres ne connaissaient pas et peut-être même qu’il avait fini par oublier ce qui le faisait avancer ainsi droit devant lui sans chercher à trouver des chemins plus agréables, des coins tranquilles où se reposer, des  plaines accueillantes et des oasis fraîches et parfumées  Il se sentait de plus en plus lassé tandis qu’il parcourait ainsi tant de pays sans jamais vouloir s’arrêter. Seul l'exercice physique lui faisait du bien et le maintenait en bonne santé. Il pouvait rencontrer sur son chemin les gens qui allaient travailler  ou qui se promenaient ou tout simplement qui vaquaient à leurs occupations, des gens qui vivaient leur vie simplement, mais l'idée ne lui venait pas de leur adresser la parole.

Un jour, pourquoi ce jour, pourquoi pas un autre jour , et c’est ce jour-là, alors qu'il était assis sur une butte  que son regard  qui parcourait les champs jaunes et verts et bruns, les arbres au feuillage abondant  et les vignes aux lignes bien tracées, son regard aperçut en contrebas, sur la route ordinairement facile,  un attelage qui avançait cahin-caha. Sa vue perçante remarqua l'allure irrégulière des deux chevaux, l’un noir et l’autre blanc qui tiraient une charrette légère, libre de tout chargement. Le cocher, tant bien que mal, poussait l'attelage à…. progresser mais les deux chevaux ne parvenaient pas à .se …synchroniser, à… marcher ensemble. Le cocher utilisait le fouet et vociférait et ses paroles dures peut-être  parvenaient  aux oreilles du promeneur intrigué. Le cocher avait beau se démener  mais rien n'y faisait. Il se sentait impuissant. En effet quelques minutes plus tard, l'attelage s'arrêta.

Il descendit de son siège et vint parler aux chevaux. Il dut accepter la situation. Le cheval noir était épuisé et il ne pourrait pas… continuer la route. Tandis que le promeneur sur sa butte observait la scène, le ciel commençait à s’assombrir. L’orage semblait tout proche. Alors, sans y penser, naturellement, simplement, il vint vers la charrette et rejoignit le cocher qui avait perdu l'espoir de ….continuer son chemin pour …rentrer à la maison. Les nuages s’amoncelaient.   Et chacun sentait que la journée commençait à décliner. Il fallait …..rentrer au plus tôt et…. retrouver la chaleur du foyer.

Le promeneur et le cocher ont alors échangé des paroles que personne n'a entendues, des paroles encourageantes et apaisantes. Ces paroles ont calmé leurs esprits et leur  ont donné de l'espoir d’ ….arriver à une situation acceptable, ils ont cherché ensemble plusieurs possibilités et leurs avis conjugués ont trouvé la plus acceptable et  ils pensèrent que cela pourrait  ….changer la situation. Le cheval noir était bien malade. Ils étaient dans la nécessité de s'en séparer. A  deux, la tâche était  plus légère, et tout en parlant avec douceur au cheval, ils se mirent à desserrer ses liens,  à le débarrasser de son harnais et  celui-ci fut dételé et …libéré. Leurs yeux découvrirent un abri de berger de l'autre côté de la route, et un peu plus loin, un champ d’herbe verte et fraîche, et c'était… rassurant. Ils commençaient à …respirer. Ils respiraient profondément ….soulagés . Quelqu'un pourrait veiller le cheval. Et c’est alors que le promeneur proposa de l'emmener, près de ce refuge. Le promeneur et le cheval cheminèrent ensemble, doucement, et leurs regards témoignaient de leur tendresse et la main du promeneur apaisait le cheval qui  semblait comprendre et …. accepter la situation   tandis que le cocher sur la route s’affairait à mettre de l’ordre dans l’attelage. Et tout en  travaillant  à équilibrer le nouvel attelage avec le cheval blanc le cocher reconnut là-bas des toits  de tuiles rouges protégés par une ceinture d’arbres : c’était bien un hameau avec ses maisons serrées les unes contre les autres pour se… protéger des intempéries et du froid. Le clocher dépassait le hameau et se voyait des alentours et les voyageurs pouvaient ainsi se repérer. Le temps avait passé. Le promeneur s'était acquitté de sa tâche. Il avait remis le cheval aux bons soins du berger.

Quand il revint vers la charrette, le cocher avait pu remettre en place l'attelage. Le cheval blanc, bien attelé, était capable de… mener à bon port les deux voyageurs. Le promeneur prit quelques touffes d’herbes frâiches pour lui donner de la force et… continuer la route.

Entre le cocher et le promeneur, il s'était établi une complicité et une grande confiance. Il y avait un lien qui pourrait au fil des jours devenir une belle amitié. La charrette avançait tranquillement vers le village tandis que les nuages lourds se dispersaient, poussés par le vent, et le ciel  se  dégageait peu à peu. Les premières maisons apparaissaient, et ce qu’ils avaient pris pour un hameau était en réalité un village pittoresque. Un rayon de soleil jouait de nouveau sur les bottes de paille  tout près du village et sur les feuilles des vignes entre lesquelles l’on pouvait déjà  découvrir les grappes de raisins gorgées de soleil et de lumière. Le vin serait bon.

Le village les accueillit avec simplicité et gentillesse, naturellement, sans poser de questions. Les paysans étaient toujours heureux d’offrir l’hospitalité aux voyageurs. Sur la place fleurie, autour de la fontaine d’où jaillissait une eau claire et pure, jouaient des enfants, pleins de vie. Ils entourèrent aussitôt l’attelage et flattèrent le cheval blanc . L’un d’eux apporta un seau d’eau fraîche pour étancher sa soif. Et le promeneur et le cocher, tout en les remerciant, s’approchèrent de la fontaine. Leurs mains se tendirent vers  son eau limpide et ils se mirent à boire avec délices .L’eau fraîche coulait sur leurs visages et semblait … effacer ce qu’il venait de traverser. L’eau fraîche coulait dans leur gorge et  leur redonnait  de la vitalité. Ils savouraient cette eau pure. Un deuxième groupe d’enfants plus jeunes les regardaient de loin, puis s’approchèrent. Ils leur dirent bonjour, et chacun échangea son prénom. Ils chahutaient, riaient et les aspergeaient d’eau pour les faire entrer dans leurs jeux et ils se prêtèrent de bonne grâce à leurs taquineries. Leurs rires se mêlaient  et la cloche de l’horloge de la petite église sonna l’heure du dîner.  Les enfants  les emmenèrent vers le grand portail ouvert d'une métairie . Le promeneur et le cocher ensemble se tournèrent vers le cheval blanc  et lui adressèrent des regards et des paroles  de tendresse tandis qu’un jeune homme apportait une botte de foin   Là, des femmes achevaient de dresser une grande table  dans la cour ombragée de chênes centenaires. Les parfums, les senteurs  du dîner  parvenaient jusque-là. Les deux amis, qui ne faisaient plus qu’un , reconnurent  leurs plats favoris. Et la faim commençait à s’éveiller dans leur corps.

Des ouvriers agricoles arrivaient par petits groupes, bavardant et riant. Ils avaient terminé leur journée bien remplie. Aussitôt, les deux amis furent invités pour partager le repas et la gaieté des paysans. Ils tentèrent bien de refuser cette invitation. Mais ils ne trouvèrent aucune raison pour rester à l’ écart.  Les gens étaient heureux et simples et leur proposèrent un abri pour la nuit. Et c’est ainsi que le promeneur et le cocher offrirent tout naturellement de mettre la main à la pâte et de partager les tâches naturelles de la vie. Tout le monde s’était attablé : les enfants au bout de la table avaient faim et mangeaient avidement. Entre deux bouchées, ils jetaient des regards vers nos deux amis et leur faisaient des signes de complicité. Ils étaient heureux de leurs présences. Les convives appréciaient les plats préparés par les femmes qui recevaient les compliments en plaisantant. Les  conversations s’étaient engagées sur les promesses de la moisson et de la vendange de cette année. Dans ce coin de campagne, la nature était généreuse  et les paysans étaient pleins de vigueur et de vie. La journée se finissait dans la bonne humeur et l’amitié. La maîtresse de maison leur donna un lieu pour se reposer et  la nuit protectrice apporta le réconfort aux esprits et aux corps.