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Avez-vous le temps de respirer ?

Faisons la pause, une minute seulement, celle qui donne du prix à la vie, celle qui permet de canaliser l'énergie vitale, psychique et physique.

Écrit par Ghylaine Manet le 7 Janvier 2020

Avez-vous le temps de respirer ?

Avez-vous le temps de respirer ?

Un moment d'hésitation. « Est-ce une question si surprenante ? » La réponse tombe : « Respirer ? Ah non ! J'ai trop de choses à faire ! Ça n'arrête pas ! Dès le matin, c'est la course : se préparer et réveiller les gosses, faire les sandwiches de midi, mon mari dépose les enfants à l'école en allant à son travail. Nous avons chacun notre voiture, impossible de s'en passer. Nous faisons plus de cinquante kilomètres par jour. On ne se revoit que le soir, devant la télévision, c'est notre seule détente. Mon mari ramène souvent des dossiers, moi, je suis des stages dans mon entreprise. Le week-end, on ne souffle même pas, entre le shopping pour la semaine, les visites à la famille très dispersée, les invitations où il faut bien aller, le sport, les activités des jeunes, nous n'avons plus le temps d'être à nous-mêmes, de respirer, de se poser… Et les années passent », dit-elle, en soupirant. Sur la terrasse, des fauteuils toujours vides. La baie déploie l'or d'une belle journée. Heureux propriétaires !  Des millions de personnes vivent ainsi. Nous n'avons plus le temps de respirer, plus le temps de nous asseoir, d'apprécier ce qui nous entoure, de profiter du temps qui passe. Le rythme de la vie devient infernal. Chaque personne de la cellule familiale se doit de participer au tourbillon général. Chacun a ses activités. Le repos, la flânerie, la promenade sont bannis pour beaucoup.

 

 

L'exigence de suractivité de chacun complique la vie de toute la famille. Concilier les emplois du temps relève de l'art stratégique. Il faut nous occuper, coûte que coûte, sinon c'est l'angoisse, la peur d'être laissé pour compte, d'être en rade, oublié.  Nous croyons dévorer le temps mais c'est le temps qui nous dévore. Nous perdons la direction de notre vie. Et brusquement, nous nous retrouvons sur un sens giratoire à tourner, sans trouver la bretelle qui changera notre destination. Nous nous sentons pris dans un engrenage, dans un filet de situations inextricables.  Plusieurs possibilités pour couper ce rythme absurde : la plus évidente est l'arrêt de la machine. Le carburant va manquer. Surgiront des problèmes plus complexes de carburateur, de moteur. Et ce sont tous les incidents cardiovasculaires qui, en priorité, vont donner l'alerte.  Il aurait été si simple de prévoir des check-up, des remises en forme. « Quand ? — Tout de suite, ici et maintenant ! » « Ici et maintenant ». Deux notions qui recouvrent une sensation directe, intime. Faisons la pause, une minute seulement, celle qui donne du prix à la vie, celle qui permet de canaliser l'énergie vitale, psychique et physique.

 

En cette minute, le corps et l'esprit sont vécus ensemble.

 

Avez-vous le temps de respirer ?

 

« Arrêtez-vous cinq secondes de lire. Prenez, maintenant, cinq secondes pour respirer…

............................................................................................. Pause respiration

Avez-vous sauté la ligne pour lire plus vite ? Avez-vous, difficilement, arraché au temps ces cinq secondes pour écouter votre corps ? Il y a plus de cinq mille secondes dans votre journée ! Mais la respiration est automatique. Je n'ai pas besoin d'y penser ! »

La respiration est la seule fonction vitale qui soit automatique et puisse devenir consciente à tout moment. La nature a prévu cette possibilité de contrôle qui s'avère très utile pour réguler le stress. Par mesure de précautions, utilisons notre conscience et notre contrôle, aussi souvent que possible, sur l'activité primordiale de notre organisme. Nous éviterons ainsi d'en arriver au stade où le rythme de vie et l'épuisement qui en résulte amènent, un jour, chacun d'entre nous à dire : « J'étouffe ! », « je manque d'air ! », « je suis fatigué ! », « je n'en peux plus ! »

Le conducteur d'une voiture oublie la mécanique perfectionnée de son moteur, au point qu'il négligera de vérifier ses circuits vitaux. Il lui fait confiance, il en abuse, jusqu'au jour où, bravant les mesures de sécurité, il emboutit un véhicule, faute de bons freins, et blesse ses occupants. « C'est malheureux, c'est un brave garçon, il ne l'a pas voulu. »

Cette situation est transférable sur le plan psychologique. Combien de personnes ne mettent pas leur mental au clair et laissent des situations se détériorer de sorte qu'elles agressent, sans le vouloir, sans en prendre conscience, leurs proches et autrui ! Elles provoquent des traumatismes dont elles ne soupçonnent même pas l'importance.

D'autres, insouciants, font leur propre malheur, faute de s'interroger sur euxmêmes. Voici le cas d'un responsable d'une entreprise importante, à qui on venait d'annoncer qu'il avait un cancer grave. Après le choc, l'incrédulité et la révolte, il avait eu cette phrase étrange en occupant sa chambre d'hôpital : « Je vais enfin pouvoir me reposer. » Sa vie professionnelle l'avait tellement absorbé qu'il s'était octroyé peu de temps pour lui-même.

 

RESPIRER, OUI, MAIS COMMENT ?

Regardez Bébé, heureux dans son berceau. Sa respiration est naturellement abdominale, calme et régulière. Son thorax se soulève. L'air progresse normalement dans les poumons, sans à-coup, jusqu'au niveau des épaules. A l'expiration, l'air prend le chemin inverse et l'expiration se termine, le ventre creusé. Rares sont les adultes qui conservent cette façon de respirer !

Reprenez cette respiration aussi souvent que vous le pouvez et vous vivrez mieux. Vous pouvez ralentir le rythme épuisant dans lequel vous vivez. Faites des pauses-respiration !

 

Je prends cette résolution.

Je commence par respirer autrement, pour vivre autrement.

Pour changer mon comportement.

J'écoute mon rythme intérieur. J'écoute ma respiration.