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Analyse sur ce que raconte l'histoire d'Oedipe

L'histoire d'Oedipe et ce que raconte l'histoire Oedipe. Extrait d'analyse sur la mère, le père et l'enfant inconsciemment amoureux de sa mère.

Écrit par Ghylaine Manet le 7 Avril 2020

Le complexe d'oedipe

L’histoire d’Œdipe

Elle fait partie de la mythologie grecque. Œdipe était le fils du roi de Thèbes, Laïos, et de sa femme, Jocaste. Un oracle prédit aux parents qu’Œdipe tuera son père et épousera ensuite sa propre mère. Pour éviter que l’oracle ne se réalise, les parents décident de tuer l’enfant. Un serviteur chargé de l’exécuter le sauve. Œdipe est finalement pris en charge par d’autres parents. Arrivé à l’âge adulte, il apprend la prédiction de l’oracle. Pour y échapper, il quitte ses parents nourriciers et la ville de Corinthe. Vagabond à la recherche d’un pays, il arrive à Thèbes. Sur son chemin, un peu avant les portes de la ville, il se crée un embarras de circulation. Chacun s’excite, des disputes et des injures surviennent. Œdipe se bat avec un vieil homme prétentieux qui l’agresse et il le tue. Il entre dans la ville qu’il trouve sous le choc d’un événement tragique. En effet, les jeunes gens disparaissent, dévorés par un monstre, le Sphinx. Un décret est promulgué : celui qui tuera le Sphinx épousera la reine devenue veuve. Œdipe en face du monstre répondra à la question énigmatique : « Qu’est-ce que l’homme ? ». Sa réponse juste mettra fin à la décimation de la ville. Le Sphinx meurt. Œdipe épousera la reine qui n’est autre que sa mère naturelle, Jocaste.

 

La peste alors s’abat sur la ville. On dépêche le devin Tirésias pour comprendre la cause de ce nouveau désastre. Œdipe demande que la clarté soit faite et que les coupables de cette vengeance divine soient punis. Il apprend alors la vérité : c’est lui, Œdipe, qui a accompli l’oracle. Atterré, Œdipe se crève les yeux, quitte le royaume, avec la jeune Antigone, sa fille, qui lui servira de guide.

Que raconte l'histoire Œdipe ?

Cette histoire met en scène, d’une manière symbolique, les conflits inconscients que le petit d’homme doit affronter pour réaliser sa véritable identité, pour accéder à l’intelligence en maîtrisant les pulsions représentées par le Sphinx. L’hypothèse de Sigmund Freud a été hautement critiquée ; pourtant des milliers de situations la corroborent ; nous devons donc reconnaître la force de cette légende. Au cours de notre évolution, la libido, énergie vitale et sexuelle, au sens de recherche de plaisir, poursuit ses avatars. Parcourons rapidement le chemin ; stade oral où la priorité du nourrisson était au suçotement et à la dévoration ; stade anal et sadique-anal où le plaisir consistait à recevoir des gratifications quand les fonctions biologiques étaient remplies : c’est la période dominée par le plaisir d’aller sur le pot, par celui d’y rester des heures pour retenir les selles, et de les déposer comme un cadeau à la gentille maman ; c’est encore le plaisir de la toilette finale que ressent le bébé jusqu’à deux ans.

 

Vers deux ans, le garçon connaît le plaisir de son sexe. Il le manipule fréquemment, il le montre volontiers, l’offre à tous les regards et particulièrement à sa mère dont il est inconsciemment amoureux. Il est au stade phallique. Son désir inconscient est de posséder sa mère, désir doublé d’une impossibilité physique. Il est de plus en plus attentif à la rivalité du père qui, devant lui, embrasse son « objet » et lui prend sa place.

 

Le complexe d’Œdipe met en évidence la bisexualité naturelle de chaque enfant. En effet, les réactions inconscientes vis-à-vis des deux parents ne sont pas induites. Le garçon peut aussi bien choisir comme objet d’amour le père et remplacer la mère par des attitudes de séduction. Quant à la fille, qui souvent s’identifie à la mère pour la remplacer auprès du père, elle peut prendre la place du père pour désirer la mère. Les deux versants du complexe d’Œdipe sont normaux. La maturation de ce complexe se fait plus harmonieusement par les identifications au père pour le garçon, à la mère pour la fille. Cela dépendra du couple et de la personnalité de chacun : le père absent ou trop autoritaire, la mère absente ou agressive perturberont fondamentalement le jeu des identifications et la progression vers la résolution du complexe. Nous venons de voir le cas de Jean qui a souffert du partage de l’amour de sa mère. A cause de son jumeau, bien avant la conscience de la présence du père, et lorsqu’il était en âge de faire une identification réussie avec le père idéal, le père réel avait été dépossédé de la parole. C’est la mère qui a tué symboliquement le père.